Connexion avec son sujet…
« Le maquillage est maintenant presque terminé :j’utilise un petit miroir de poche et j’y croise le regard de la divinité que j’incarne ce soir : elle est là, prête à me posséder. Un grand calme m’envahit. Je me lève et les hommes s’affairent autour de moi pour m’habiller et compléter ma tenue d’accessoires spectaculaires, installer ma coiffe… Ils m’entourent, s’agitent, me manipulent, me touchent et pourtant, leurs voix s’éloignent et les bruits de la forêt environnante disparaissent progressivement. Quand le culte sera terminé, me rappellerai-je seulement ce qui se sera passé ? »
Une des joies de l’écriture, c’est de vivre des choses que nous ne vivrions pas dans la vie de tous les jours… Grâce à l’empathie, grâce à la projection. Pour bien raconter une histoire, il faut s’oublier et essayer de se glisser dans la peau de l’autre. Cela peut paraître un peu artificiel. Mais cela a le mérite d’être une démarche active et volontariste. Et quelle récompense si l’on parvient à rentrer dans une bulle, à se détacher de tout ce qui nous entoure et subitement être témoin d’un instant, même fugace, de grâce !
Sans cette démarche de ma part lors de ce reportage, je n’aurais jamais saisi cet instant un peu magique. C’est ce que l’on appelle la connexion. On connecte avec une personne, avec une histoire et l’espace d’un instant, on est en communion…